Banc d'essais et voie de programmation

Avec l'avènement du digital (ou numérique) chaque matériel équipé de décodeurs doit être programmé individuellement.

Pour cela il y a deux façons de procéder :

  - Directement sur la "voie principale", c'est à dire le réseau.

  - Sur une voie de programmation dédiée à cet usage.

Pour la première solution, on doit se reporter au manuel d'utilisation de la centrale. D'une manière générale, cette pratique est plutôt déconseillée, vu le risque de reprogrammer les autres matériels présents sur le réseau. Je ne m'étendrai donc pas sur le sujet...

Pour ce qui est de la voie de programmation, il s'agit le plus souvent d'un coupon de rail isolé, voire carrément séparé du réseau.

L'avantage est que seul le matériel choisi sera programmé.

Il arrive qu'un décodeur soit défectueux. J'ai donc décidé de mettre en œuvre une "voie de programmation améliorée".

Il s'agit en fait d'un véritable banc d'essai. Le matériel est posé sur des rouleaux et non sur des rails ce qui permet de tester son comportement sans être limité par la longueur du coupon de rail ou sans être obligé de faire les tests sur le réseau.

Il est tout à fait envisageable de faire une séance de programmation ou de tests ou de rodage sans que le matériel se déplace. L'observation des réactions est plus aisée (inutile de courir le long du réseau pour suivre des yeux le matériel, et je ne parle pas les tunnels et autres parties cachées ou inaccessibles du réseau).

Quitte à installer un banc d'essai pour le matériel roulant, autant lui adjoindre un testeur de décodeurs.

En outre, le banc d'essai peut tout à fait accueillir du matériel ancien, non "digitalisé" (analogique).

Matériel nécessaire

- Un banc d'essai M2R à l'échelle souhaitée (ici, ce sera du N).

- Un testeur de décodeurs acceptant plusieurs interfaces, ici la référence 860033 de LaisDCC  (sélectionnez la langue désirée, cliquez sur "Pièces détachées DCC", et faites défiler jusqu'au testeur de décodeurs (référence 860033).

- Une planchette en contre-plaqué de 5 mm d'épaisseur de 58 x 10,5 cm (récupération pour ce qui me concerne) et des chutes du même matériau suffisent. Libre à vous d'adapter les dimensions à vos besoins.

- Du bois pour faire un socle réversible et un coffret protecteur au banc d'essai. J'utiliserai des chutes de plancher déclassé.

- 4 vis VBA de 3,5 x 12 pour fixer le banc sur la planche.

- Un inverseur bipolaire pour alimenter le banc en DCC ou en analogique.

- Deux diodes (Je vais piocher dans mon stock de 1N 4007).

- Une LED et sa résistance dont valeur varie en fonction de la couleur de la LED et de la luminosité désirée.

- Gaines thermo-rétractables de différents diamètres adaptés aux sections des fils st des câbles.

Assemblage et mise en service

Il convient de veiller à la bonne lubrification des galets. Personnellement j'utilise du WD 40 qui nettoie et lubrifie. La poussière sera l'ennemie jurée de ce banc d'essai. Je pense lui faire un coffret de protection (en bois ou en plexiglass par exemple) ouvrant ou amovible.

J'ai testé ma BB 15 000 qui est plusieurs fois sortie des galets, heureusement sans conséquence car elle s'est "assise" sur la petite barre centrale du banc. Je pense que cette dernière assure, outre le renfort mécanique de l'ensemble et un garde-fou appréciable, l'alimentation optionnelle du matériel 3 rails (mais si, ça a existé en N!!!). De toute façon, ma BB 15 000 prenant le courant par caténaire, une potence ad hoc sera alimentée via cette barre centrale.

Billet d'humeur

 J'ai acquis en toute bonne foi mon banc d'essai sur Ebay, persuadé que c'était un clone ou une refabrication d'un produit déjà ancien. Bien que je ne puisses pas être complètement affirmatif, il semblerait qu'en France nous n'ayons pas la possibilité d'acquérir le modèle original signé KPF-Zeller. Pour mémoire nous sommes en mars 2025. Eh bien croyez-le ou non, cette entreprise, a renoncé au marché français!!! L'explication, ici, se passe de commentaire...

Mea culpa, j'ai publié une information incomplète

En fait cette situation est due à une brouille entre Matias Zeller et sa sœur, Marion qui, si j'ai bien compris, se sont séparés pour former deux entreprises concurrentes.

Je n'ai pas d'états d'âme, donc voici le site de Marion Zeller appelé Mazero.

Les deux sites sont très similaires et proposent des produits identiques. Les articles Mazero sont un peu plus chers mais semblent de meilleure qualité si j'en crois un témoignage dans le forum LR Presse. Bien sûr, chaque avis n'engage que son auteur.

Pour ma part, le problème est vite réglé puisque seul Mazero (le site de Marion Zeller) vend directement en France...

Pour autant, le site  KPF-Zeller propose toute une série d'accessoires pour compléter le banc. Il me semble qu'il y a plein d'idées à prendre pour améliorer soi-même son matériel.

En attendant, je vais me débrouiller avec mon "clone" et voir si les chariots Mazero s'adaptent et ont une qualité comparable à ceux que j'ai.

Pour une bonne fiabilité du contact électrique, il est conseillé d'arrimer la machine à tester au banc par des élastiques crochetés de part et d'autre sur les barres de contacts. Ainsi, elle appuiera franchement sur les chariots même si elle est un peu "boiteuse". de plus cette précaution limite les risques de chutes en cas de geste malheureux (surtout en N où le matériel est plutôt léger).

Sur cette vidéo, une démonstration complète du banc montre toutes les possibilités, y compris en alimentation par troisième rail et par caténaire. A 3 mn 47 le démonstrateur pose le banc sur deux supports en aluminium, isolé en haut, pour pouvoir le retourner. L'idée est excellente mais l'utilisation de supports conducteurs de courant me gêne car il y a un risque de court-circuit si l'isolant est abîmé.

Je vais donc laisser mon banc fixé sur sa planche et me contenter d'évider cette dernière au droit des chariots. Pour le reste je garderai le même montage mais avec des supports isolants (en bois ou en carte plastique par exemple).

A 4 mn 21 il y a même une démonstration de nettoyage des roues motrices, la machine fonctionnant "la tête en bas".

La machine tournant à l'envers, il est aisé de déplacer un chariot pour nettoyer manuellement les roues. Pour une machine à trois essieux ou plus, ça ne pose aucun problème.

Une fois le banc fixé à l'emplacement souhaité, je me suis attelé au testeur de décodeurs que je n'ai pas encore fixé sur la planche du banc d'essais afin d'adapter au mieux ce dernier à mes besoins..

Ce testeur (photo ci-dessus) permet d'utiliser aussi bien les décodeurs munis de fils que ceux munis de prises dédiées. Il peut être alimenté soit par le bornier B via l'interrupteur situé à sa gauche ("Interrupteur du bornier B" sur la photo), soit par deux fils directement brasés sur la platine ("Alimentation bornier A"), soit par les bornes "TRACK 1" et "TRACK 2" du bornier dédié aux décodeurs à fils.

Toutes ces bornes sont reliées électriquement entre elles. J'ai choisi la sécurité. Ma centrale alimentera le testeur par le bornier B. Une pression sur "Interrupteur du bornier B" établira ou coupera le courant.

Le banc lui-même sera alimenté via "Alimentation bornier A" (fils brasés) et un inverseur CC (Courant Continu, ou analogique) - DCC (Digital Command Control, ou alimentation numérique si vous préférez).

Sur "Alimentation bornier A" sont aussi brasés les fils du décodeur normalement reliés aux roues, les fils normalement reliés au moteur étant brasés sur l'inverseur.
Ainsi le banc sera alimenté soit en DCC, soit en courant continu. Par précaution, une Led s'allumera en position "DCC" pour attirer l'attention afin qu'une locomotive analogique ne soit pas mise accidentellement sur le banc d'essais lorsqu'il est alimenté en courant numérique (DCC).

Pour alimenter le banc d'essais en courant continu, j'ai choisi le décodeur "minimaliste" Hornby R7274 (photo ci-dessus). En effet, je n'ai besoin d'aucune fonction telle que le klaxon ou l'éclairage en mode analogique. Bien sûr, n'importe quel décodeur plus sophistiqué fera aussi bien l'affaire mais tous les fils de fonctions inutiles resteront volants ce qui est une source potentielle de dysfonctionnement en cas de contact avec autre chose. De plus les fils des décodeurs sont très fins et relativement fragiles. Inutile de risquer de les abimer en coupant les fils de fonctions...

La prise du décodeur n'est pas normalisé NEM, ce qui n'a aucune importance puisqu'elle sera supprimée. Cependant, Hornby a eu la bonne idée de conserver les couleurs de fils normalisés selon le norme NEM 650.

Ainsi le fil rouge sera connecté à la borne de gauche du  contact à braser "Alimentation bornier A" qui est directement relié à la borne "Track1" du bornier pour les décodeurs à fil et à la borne de gauche de "Alimentation bornier B" via l'interrupteur Marche/Arrêt du bornier d'alimentation B.

Le fil noir sera brasé sur l'autre contact de "Alimentation bornier A" qui est pour sa pat relié à la borne "Track2" du bornier pour décodeurs à fils, ainsi qu'à la borne droite de "Alimentation bornier B", toujours via l'interrupteur Marche/Arrêt de ce dernier.

Les fils orange et gris seront relié à l'inverseur. Comme ils correspondent chacun à l'alimentation d'une file de rail, je les ai rallongés avec un fil rouge pour continuer le fil orange, et noir pour continuer le fil gris pour coller au mieux à la norme NEM 650, les normes pour l'alimentation des voies en courant continu (analogique) n'imposant aucun code de couleur.

Une fois le décodeur brasé à "Alimentation bornier A", je l'ai collé sous la platine du testeur de décodeurs avec un morceau de ruban adhésif double face.
Comme déjà dit, les fils du décodeur sont très fins et fragiles. De plus, les points de brasure des rallonges rouge et noire sont source de courts-circuits. Pour les isoler et renforcer par la même occasion la solidité des fils, j'ai utilisé de la gaine thermo rétractable.

J'ai procédé en trois temps :

1 - Protection et renfort des fils orange/rouge, gris/noir et de leurs brasures respectives avec des gaines de 2 mm de diamètre pour environ 5 cm de long.

2 - Collage des deux gaines rétractées avec de l'adhésif double face su la platine et adhésif simple en renfort par dessus.

3 - Gainage des deux conducteurs pour faire un câble, solution propre et solide (gaine de 2 mm de diamètre et environ 8 cm de long).

4 - Gainage de la jonction des trois gaines avec un morceau de plus fort diamètre long d'environ 1 cm (j'ai pris ce que j'avais en stock).

Ci dessus les deux faces du testeur de décodeur équipé.

J'aurais peut-être pu économiser l'étape 3, mais je n'avais qu'un petit morceau de gaine d'un diamètre supérieur à 2 mm.  Ayant horreur du gaspillage, je l'ai utilisée.

Avant de poursuivre, j'ai testé le l'ensemble en raccordant les fils rouge et noir respectivement aux bornes "Track1" et "Track2" du bornier pour les décodeurs à fils, puis j'ai branché ma centrale au connecteur "Alimentation bornier A". J'ai sélectionné l'adresse du décodeur (3 pour celui-ci), j'ai tourné le bouton de commande en marche avant, et...

Rien ne s'est passé...

C'est tout à fait normal. Quitte à tester, autant tester aussi le bouton Marche/Arrêt de la platine de test.

En appuyant dessus, une LED s'est allumée, indiquant que le testeur est sous tension.

J'ai testé l'ensemble à tous les crans de marches possibles passant du mode 14 crans au mode 128 crans de marche, tant en avant qu'en arrière.

L'essai est concluant, mais le qualité du moteur de la platine me semble plutôt médiocre. Il se met soudain à vibrer, puis reprend un fonctionnement plus doux. Peut-être un rodage est-il nécessaire ?

L'usage le dira...

La brasure des fils, sans être compliquée n'est pas forcément évidente car il faut les maintenir ensemble avec une main; approcher la brasure (métal d'apport) avec la deuxième main, et enfin approcher le fer chaud avec la troisième.

Le problème est que je n'ai que deux mains !

Et j'ai découvert ça :

C'est une pince de maintient dont les mâchoires indépendantes permettent d'immobiliser des fils de sections différentes. Je l'ai eue chez TEMU.

Le prix est ridicule pour un accessoire ma foi bien pratique (ma "troisième main" dans ce contexte est moins pratique).

Malheureusement, l'appareil ne m'a été d'aucune utilité pour rallonger les fils orange et gris du décodeur Hornby car ceux-ci étaient beaucoup trop courts.

En m'inspirant de ce principe, j'ai extrapolé une version miniature dont j'explique la réalisation (ultra simple) sur mon blog 

A SUIVRE...

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